Si la nature n’est pas forcément votre point fort, alors le mot Ornithologie ne vous dira probablement rien. Et vous serez probablement aussi surpris d’apprendre que ce sont beaucoup de groupes, de clubs et d’associations qui ont pour but l’étude des oiseaux en France. Il suffit de faire une simple recherche sur Internet pour trouver des dizaines de sites web consacrés à donner de l’information concernant ce domaine connu sous le nom d’Ornithologie.
Heureusement, dans le monde entier, il existe des groupes d’activistes qui s’intéressent à la préservation des animaux et, bien sûr, de leurs habitats. La Ligue pour la protection des oiseaux a fait des efforts énormes depuis plus de 50 ans pour la préservation des oiseaux en Ile-de-France et dans toute la France, à travers des programmes de sensibilisation, le soutien à d’autres associations, des partenariats et des ateliers de préparation pour les ornithologues amateurs.
Qu’est-que c’est l’ornithologie ?
D’après le dictionnaire de la langue française Le petit Robert, l’ornithologie est la partie de la zoologie qui étudie les oiseaux. Evidemment, dire « l’étudie des oiseaux » est assez général. On peut donc regrouper cette science dans différents domaines d’étude tels que la taxonomie, la systématique, la physiologie, l’étude de la morphologie, etc. Sans aucun doute, une science qui a grandi au fils du temps, car au début l’ornithologie s’intéressait principalement à la description et à la distribution des espèces grâce à la simple observation pour le plaisir, mais actuellement, l’ornithologie regroupe différentes pratiques soutenues par l’étude scientifique.
Dans tous les pays, il y a peu d’ornithologues – chargés de pratiquer l’ornithologie – mais le nombre d’ornithologues amateurs augment au fils du temps. Ainsi, l’ornithologue est la personne chargée de collecter des informations des oiseaux en milieu naturel sans perturber celui-ci ni l’animal. Mais il est important de ne pas le confondre avec ceux qui pratiquent l’élevage et la collection d’oiseaux vivants. En tant qu’ornithologue amateur, chacun peut choisir une spécialisation s’il le souhaite. C’est-à-dire qu’ils peuvent spécialiser dans une famille d’oiseaux spécifique, ou simplement dans l’alimentation de certains oiseaux, la migration, le comportement en fonction de leur habitat, etc. Certainement, il y a de nombreux domaines que ces spécialistes peuvent explorer.
Mais… quelle est l’origine de cette science ? L’ornithologie en tant que science est née au XVIe siècle, lorsque le français naturaliste Guillaume Rondelet et l’anglais peintre William Turner ont mis sur papier toutes les observations concernant la nature. Mais cette pratique existe depuis de nombreuses années déjà. En effet, des dessins datant de l’âge de pierre suggèrent que l’homme de cette époque était très intéressé par ces créatures. Comme aujourd’hui, de nombreux oiseaux représentaient une source de nourriture pour eux, cette chasse méritait et exigeait donc l’observation d’habitudes la proie.
Et pourquoi l’ornithologie et la conservation des oiseaux est-elle si importante ? Certains oiseaux sont des prédateurs et d’autres sont des nettoyeurs. Chacun, dans l’exercice de sa fonction, contribue à l’équilibre de l’écosystème mondial. L’importance de cette science réside donc dans le fait qu’en connaissant l’interaction de l’animal avec son environnement, cela nous aide à comprendre l’écosystème. En outre, l’étude des oiseaux a permis de développer plusieurs concepts clés de l’évolution, du comportement et de l’écologie : processus de spéciation, instinct, niche écologique, etc.
L’ornithologie en France: Naissance de la première réserve ornithologique LPO
En France, il y a nombreux d’associations, de groupes et d’organisations consacrées aux études et aux soins des oiseaux, mais beaucoup d’entre elles sont relativement nouvelles. Les pionniers dans ce domaine sont la LPO, Ligue pour la Protection des Oiseaux, crée en 1912 par un groupe de naturalistes qui ont réagi au massacre des macareux moines perpétré deux ans auparavant à l’Île Rouzic (Côtes-d’Armor, Bretagne). La chasse indiscriminée de cet animal pendant deux ans a réduit la population de 20 000 à quelques centaines.
Ce fut le 28 aout 1912 quand la LPO gagne sa première bataille, car un arrêté préfectoral interdit la chasse, la destruction et la vente des macareux sur le rivage de la mer et sur les îles. Dans ce moment-là, la première réserve naturelle en France a été créée, Réserve ornithologique des Sept-Iles (Ile-Grande, Clermont-Ferrand, Buoux, Audenge, Castres, Rosenwiller, Villeveyrac).
Jusqu’en 1970, la mission principale de la LPO était de surveiller cette réserve naturelle et dénoncer le commerce des plumes d’oiseaux, mais plus tard la ligue commence à adopter une dynamique plus active du point de vue scientifique et ils lancent également des projets pour la création de nouvelles réserves.
D’après données officielles du site web https://www.lpo-idf.fr a LPO compte aujourd’hui un peu plus de 50 000 membres, 5000 bénévoles actifs, 400 salariés sur le territoire national et un réseau d’associations locales actives dans 79 départements, ce qui la fait la première association de protection de la nature en France.
Création du CORIF et son développement
Quépat, Sinety, Degland et Gerbe, Labitte ont été les premiers à publier les résultats de leurs recherches, mais ce sont J.-M. Thiollay et J.Vieilliard qui, en 1962, publient une première chronique consacrée aux observations ornithologiques en région parisienne.
En 1966, le Groupe Ornithologique Parisien (Gop) révolutionne le monde de l’ornithologie en publiant la première revue ornithologique régionale : Le Passer, et en 1975 naît une autre association ornithologique sous le nom d’Association Parisienne Ornithologique (Apo), qui deux ans plus tard éditera le premier ouvrage synthétique d’ornithologie de la région Île-de-France : « Les Oiseaux de la Région parisienne et de Paris ». Ce n’est qu’en 1982 que ces deux institutions (l’Apo et le Gop) ont décidé de se réunir pour créer une nouvelle association régionale d’ornithologie aux idées neuves et aux objectifs nouveaux : le Centre Ornithologique Île-de-France (Corif).
Le Corif a pour but la découverte, l’observation et la protection des oiseaux dans les huit départements de la région parisienne. Bien entendu, pour atteindre les objectifs de l’association, le groupe doit mener certaines actions au niveau local et national. Par exemple, la création d’un programme d’activités, sensibilisation du public à la nature, participation aux enquêtes et actions de protection.
De 1990 à aujourd’hui, le Corif compte au moins 600 membres et actuellement atteint un budget de 440 000 € annuellement.
Ainsi, le Corif avait beaucoup de partenariats avec de nombreuses associations naturalistes en Île-de- France, et ils sont co-fondateurs d’Ile-de-France Nature et membre de France Nature Environnement (FNE), fédération nationale des associations de protection de la nature. Cependant, en 1997, ils essaient de créer une Délégation LPO Ile-de-France, mais on a constaté l’échec de ces discussions. Finalement, réunis en Assemblée le 16 décembre 2017, adhérents du Corif ont accordé un projet de fusion avec la LPO pour y créer la délégation LPO Ile-de-France.
LPO et CORIF : objectifs de la Délégation LPO Île-de-France
Grâce aux discussions entre les deux associations, il est créé une Délégation Île-de-France de la LPO dont le but principal est la protection de la biodiversité à l’échelle de la région Île-de-France. Parmi les activités les plus importantes de la délégation, trois sont essentielles : la conservation des espèces sauvages et des espaces naturels, le développement de la connaissance naturaliste et la sensibilisation, l’éducation et la formation à la protection de la nature. Ces trois objectifs sont atteints, indique le site officiel de la délégation, grâce à quatre objectifs spécifiques :
- Observer : Tant les amateurs débutants que les ornithologues confirmés membres de l’association ont la possibilité de participer aux sorties d’observation afin d’observer de près l’environnement et le milieu naturel des oiseaux : bois, forêts, plaine, étangs. Ces sorties sont prévues dans des endroits idéaux pour cette activité en Île-de-France, mais des sorties en dehors de cette région sont également proposées. De cette façon, il est possible de découvrir différentes espèces.
- Reconnaître : Probablement, l’un des moments les plus satisfaisants pour tous ceux qui étudient cette branche de la zoologie, qu’ils soient amateurs ou professionnels, est sans doute la reconnaissance d’une espèce. Aux sorties sur le terrain, la LPO Île-de-France commercialise et met à disposition des adhérents du matériel d’appuie qui exposent les critères d’identification des différentes espèces d’oiseaux : guides d’identification, CD vidéo et audio, livres d’initiation, etc. L’association est très engagée dans l’éducation et la sensibilisation des plus jeunes à la nature et à son importance. Elle propose donc également des cours et des activités éducatives spécifiques pour les lycées afin d’éveiller le goût pour la nature, de les sensibiliser à la faune et à la flore qui les entoure et de les responsabiliser de la préservation de l’environnement.
- Étudier : Évidemment, après la phase d’observation et de reconnaissance des espèces, une partie très importante du processus arrive : l’étude. Une fois que tous les participants, seuls ou en groupe, ont réalisé leurs études – qui peuvent être faites pendant les périodes de nidification, de migration ou d’hibernation – une sorte de synthèse est faite qui sera ensuite publiée dans la revue scientifique Le Passer. Il existe également un groupe d’observateurs qui échangent leurs observations et leurs notes au travers de bases de données en réseau.
- Protéger : Bien entendu, tout le travail et les efforts que l’association déploie pour étudier les oiseaux visent également à protéger les créatures, et pour parvenir à la préservation des oiseaux, il est tout simplement essentiel de prendre soin de leurs habitats et leurs milieux naturels, mais la tâche n’est pas facile en raison de toute la pression exercée pour développer de plus en plus de zones vertes dans le monde. Cependant, la LPO s’efforce d’être présente et de mettre l’accent sur l’identification et la prise en compte des besoins écologiques des espèces dans les projets de développement régional. Ils s’efforcent également de construire des nichoirs dans les espaces verts et les bâtiments, de conseiller les institutions publiques et privées sur les problèmes de cohabitation avec les oiseaux, entre autres.
Parmi le matériel de soutien gratuit distribué par l’association, on peut trouver leur chaîne vidéo Youtube où l’on trouve des vidéos explicatives et de nombreuses informations utiles concernant les activités menées par la délégation, et leur compte sur Instagram https://www.instagram.com/lpo_idf/ tout aussi utile pour suivre toutes les informations qu’ils ont pour nous.
Y a-t-il d’autres organisations ornithologiques ?
Comme on a déjà dit au début, en France les oiseaux ont nombreux de défenseurs. Depuis de nombreuses années, différents clubs sont nés qui visent à la conversation des oiseaux : Association Ornithologique de Seine et Marne, Club Ornithologique Lutécien, Société Ornithologique de la Région Parisienne, Malinois Club de Paris, Canari Club de l’Ile de France, Amicale Ornithologique de Savigny-sur-Orge et de l’Essonne, Club Ornithologique Sud Essonne – ETAMPES, Association Française des Éleveurs de Canaris de Chant (AFECC), Groupement Ornithologique de la vALlée de l’Oise-au (GOAL). Enfin, il suffit d’une petite recherche sur Internet pour se rendre compte qu’il existe de nombreuses organisations françaises associées au même objectif.
L’observation des oiseaux en période de COVID-19
Les férus des oiseaux, les professionnels de l’ornithologie et les amateurs pourront trouver de nombreuses informations pertinentes sur le site officiel de Corif. Sur la page d’accueil, ils ont prévu un lien pour tous ceux qui souhaitent soutenir les actions de la délégation pour la défense de la nature en Ile-de-France. La LPO offre également la possibilité de s’adhérer à la délégation afin de partager leurs connaissances naturalistes et agir pour la protection des oiseaux et des milieux où ils habitent. Les intéressés peuvent s’adhérer par courrier ou en ligne.
De plus, en raison de la situation mondiale actuelle de la pandémie COVID-19, la LPO Île-de-France a décidé de lancer une activité d’observation appelée « à l’heure des oiseaux » qui peut être réalisée depuis le domicile ou, au maximum, 1 kilomètre de distance. L’activité propose de prendre un peu de temps chaque jour pour observer et pour participer il suffit d’entrer les listes d’espèces sur Faune-Île-de-France ou depuis le mobile sur l’application Naturalist et de sélectionner le code étude « heure_oiseaux ».
Le projet durera jusqu’au 1er décembre et une fois que toutes les informations auront été collectées, un top 10 des espèces les plus observées, les espèces les plus inattendues, et le nombre de participants sera publié. C’est une façon d’encourager les amateurs de cette activité à reprendre progressivement le passe-temps, mais sans oublier qu’ils doivent suivre strictement tous les conseils donnés par les autorités sanitaires.